jeudi 27 janvier 2011

Sur la Route de Madison, une tendre histoire d'amour

Sur la Route de Madison, une histoire d’amour délicate



Hier après midi, j’ai décidé de regarder ce film, que je n’avais jamais vu, mais dont j’ai souvent entendu parler comme une des références des films de Clint Eastwood. En effet, ce film a le mérite de pouvoir faire partie des chefs d’œuvres du cinéma, selon moi.
Francesca (Meryl Streep, qui a reçu l’Oscar de la meilleure actrice pour ce rôle)  est « épouse de guerre ». Elle vient de la région de Bari, en Italie du Sud. Elle a suivi son mari, alors soldat américain qui était venu libérer le pays pendant la Guerre, et elle se retrouve dans la terre promise qui la faisait tant rêver. Finalement, elle devient mère de deux enfants. Sa vie se passe sans aucune véritable distraction, dans une vie où il faut cultiver la terre de sa ferme, entre deux enfants devenus grands qui ne s’intéressent plus à elle, et son mari, homme correct et honnête, mais qui n’est pas assez attentif à ses désirs. La vie n’a rien de passionnant non plus. Les occupations des gens étant de vivre de la terre comme elle et sa famille, ou bien de jaser sur les femmes infidèles de la région.
Un jour que sa famille part pour un voyage de quatre jours à un marché dans l’Illinois pour y faire concourir un bœuf, Francesca fait la rencontre de Robert Kincaid (Clint Eastwood, très juste), reporter égaré dans lé région qui vient faire un reportage sur les ponts du comté pour le National Geographic. Elle l’accompagne au pont de « Roseman » pour qu’il puisse faire ses photos. Ils discutent, font connaissance. Robert est un grand voyageur, un esprit libre et sans attache, dont la philosophie simple en fait un être attirant. Une histoire d’amour se crée entre eux. Une belle histoire faite d’attentions simple et de délicatesse qui durera quatre jours.
Robert est un homme attentionné, prévenant et doux, qui la fait rêver, qui la fait exister. Il veut emmener Francesca avec elle. Elle refuse, mais c’est un sacrifice nécessaire, elle craint de l’avoir aimé passionnément pendant ces quatre jours, et que cette nouvelle vie avec lui soit faite de remords, qui gâcherait alors leur amour. Car elle est mère, et son mari, quoique distant n’en est pas moins honnête et gentil avec elle. Elle décide de rejoindre Robert le jour où elle sera veuve ou qu’elle divorcera.
Ce très beau film est une perfection dans la crédibilité de l’histoire et dans la pureté des sentiments exprimés. Cela me plait toujours de voir que les plus belles histoires d’amour au cinéma sont dans les films qui ont un tournage simple. Il n’y a pas eu un budget si gros pour ce film. Les caméras sont peu nombreuses par scène, les éclairages discrets. Au contraire, chaque scène est un tableau, une émotion douce qui dure, la lumière parait naturelle et captée dans les grandes plaines de l’Ouest. Le résultat est très prenant. Sujets sensibles, préparez les mouchoirs pour la fin.
Meryl Streep est absolument admirable dans ce film. C’est une femme que le destin a rendu timide et hésitante. Elle rêvait de l’Amérique, elle devient paysanne, la même que celle qu’elle aurait pu être en Italie, le niveau de vie faisant la différence avec les Pouilles. Cette histoire d’amour lui permet de s’épanouir en tant que femme. Cette histoire romantique est faite de respect pour l’autre, et de compréhension, de délicatesse et d’attentions.
Clint Eastwood atteint la perfection. Fidèle à ses habitudes, il arrive dans l’histoire, venu de nulle part. Il a tout de même un nom et un passé dans ce film. Il menait une vie à Chicago avec une femme. Leur relation s’est mal terminée car il aimait cent fois plus ses voyages et ses photos que rester dans un appartement à Chicago, sans bouger de chez lui. Il se revendique citoyen du monde, philanthrope et amoureux de la nature. Il a conscience qu’il va entrainer cette femme dans l’adultère. Cependant, il s’éprend de Francesca car il voit en elle cette femme simple qui a juste besoin d’attentions. Il n’y a pas vraiment de surfait dans cette histoire. C’est une histoire d’amour impossible, comme on les aime, mais qui ne tombe certainement pas dans le mélodrame. C’est un beau moment plein de charme et de tendresse.
Clint Eastwood pose ici le problème de l’amour vrai, de la femme au foyer qui demeure là au centre de la maison et qui est finalement enfermée, cloîtrée. Le débat de ce qu’il restera de cet amour, du risque de l’indifférence qui pourrait se créer si Francesca partait avec Robert, du retour à sa vie d’avant si elle reste. Il reste finalement un témoignage de cette aventure, dans un carnet où elle raconte toute son aventure à ses enfants. Le film est tiré du roman du même nom de Robert James Waller, paru en 1992, et qui s’est imposé d’emblée comme un best seller.



Sur la Route de Madison (The Bridges of Madison County), de Clint Eastwood, 1995

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire